1. Depuis la crise financière de 2008, les gouvernements se sont endettés massivement pour sauver les banques, qui étaient devenues « too big to fail [trop importantes pour échouer] ».
2. Voyant la dette grandir, les économistes Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff ont publié une étude qui montrait qu’une dette élevée allait de pair avec une faible croissance économique.
3. S’en est suivi un débat de l’œuf et de la poule: est-ce qu’une dette importante ralentit l’économie, ou, plus logiquement, serait-ce une économie mauvaise qui cause une dette importante?
4. Les organismes financiers internationaux, comme le FMI, la Banque Mondiale et l’OMC ont cru en la première conclusion, et se sont donc dits que pour redresser l’économie, il faudrait éliminer la dette; ainsi est née l’austérité, et son cousin québécois, le « déficit zéro ».
5. Ceux-ci ont donc fait pression sur les gouvernements et les ont poussés à rembourser leur dette le plus rapidement possible en coupant dans leurs dépenses, soit les services publics.
En avril 2013, un étudiant en économie a trouvé quatre graves erreurs de méthodologie dans l’étude Reinhart-Rogoff, dont une erreur de calcul dans le tableur Excel! Une fois ces erreurs corrigées, le lien entre la dette et les ralentissements économiques devient si faible et inconstant qu’il en est insignifiant.
Suite à ces découvertes, le FMI s’est empressé de dire que les politiques d’austérité n’avaient pas eu et n’auraient pas les effets attendus, tout en mettant en garde le gouvernement du Canada contre ses excès de zèle en la matière.
Si on regarde la dette nette du Québec (et qu’on la compare à la dette nette des autres pays), elle se place parmi les plus faibles du monde, soit 134e au classement mondial.
La dette brute, chiffre utilisé par les instituts néolibéraux comme l’IEDM, n’inclut pas les possessions de l’État dans le calcul, ce qui le rend malhonnête et inutilement affolant.
Bref le Québec n’est pas assez endetté pour justifier des mesures d’austérité, qui de toute façon s’avèrent inefficaces.
Au Québec, dans les années 1960, les entreprises étaient imposées à environ 40%, alors qu’aujourd’hui, elles ne paient que 15% d’impôts.
On remarque donc que le gouvernement préfère refiler le fardeau fiscal aux contribuables plutôt qu’aux entreprises, tout en démantelant nos services sociaux.
Plutôt que de faire des coupes inutiles et nuisibles dans les services publics, le gouvernement devrait plutôt demander aux entreprises et aux banques de faire leur « juste part ».